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Un outil révolutionnaire pour retirer les images d’abus pédosexuels d’Internet

Une enquête du Centre canadien de protection de l’enfance témoigne des impacts nocifs du partage d’images d’abus pédosexuels


Pour diffusion immédiate

Winnipeg (Manitoba) – Le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) a dévoilé aujourd’hui un nouvel outil pour lutter contre la prolifération constante des images d’abus pédosexuels sur Internet. Surnommé « Projet Arachnid », ce robot permettra de réduire la disponibilité des images d’abus pédosexuels sur Internet et de briser le cycle des abus.

Projet Arachnid détecte les photos et les vidéos d’abus pédosexuels à partir d’empreintes numériques d’images officiellement illégales. Lorsque de telles images sont détectées, un avis est envoyé à l’hébergeur lui demandant de les retirer immédiatement. Cet outil innovant détecte les images à une vitesse exponentiellement plus rapide que les méthodes actuelles. En seulement six semaines d’activité, Projet Arachnid a :

  • traité plus de 230 millions de pages Web;
  • détecté plus de 5,1 millions de pages Web uniques contenant des images d’abus pédosexuels;
  • détecté plus de 40 000 images uniques d’abus pédosexuels.

« Ces chiffres viennent mettre les pendules à l’heure quant à la gravité du fléau des abus pédosexuels, observe Lianna McDonald, directrice générale du CCPE. Nous ne pouvons plus nier ce qui saute aux yeux. Nous croyons que les faits sont le meilleur antidote au déni sociétal; on ne peut plus prétendre que ces choses-là n’arrivent pas aux enfants. »

L’utilité de Projet Arachnid découle de la prolifération constante des images d’abus pédosexuels observée par Cyberaide.ca et a été reconfirmée par une enquête internationale du CCPE auprès des survivantes et survivants. Cette enquête avait pour objectif de mieux comprendre les difficultés particulières vécues par les survivantes et survivants d’abus pédosexuels enregistrés et, dans bien des cas, diffusés sur Internet. À ce jour, 128 survivantes et survivants de nombreux pays ont fourni de précieuses informations sur leurs expériences. Voici les faits saillants des résultats préliminairesVoir la note en bas de page : 1 :

  • 73 % des survivantes et survivants craignent de se faire reconnaître à cause des images de leur expérience d’abus pédosexuel.
  • 60 % des survivantes et survivants ont indiqué que l’abuseur unique/primaire était un parent.
  • Plus de la moitié des survivantes et survivants ont indiqué que les abus ont commencé avant l’âge de 4 ans, et de ce nombre, plus de 60 % disent qu’ils se sont poursuivis jusqu’à l’âge adulte.
  • Au moins 66 répondants (52 %) ont été victimes d’abus sexuels organisés (abus sexuels commis sur des enfants par plusieurs abuseurs).
  • 67 % des survivantes et survivants ont été menacés de violence physique, et de ce nombre, 43 % ont reçu des menaces de mort.
  • 82 % des survivantes et survivants prévoient avoir besoin d’aller en thérapie ou de se faire suivre.

« Les enseignements de l’enquête nous portent à croire que le principal avantage de Projet Arachnid sera le réconfort qu’il apportera aux survivantes et aux survivants, qui n’ont jamais eu aucun contrôle sur la diffusion continue des images de leur expérience d’abus, estime Mme McDonald. Projet Arachnid exploite la puissance du numérique pour contrer des années d’utilisation malveillante par des individus qui commettent des crimes contre des enfants et profitent de leur vulnérabilité. »

Le questionnaire de l’enquête reste accessible, et le CCPE espère que d’autres survivantes et survivants participeront à cette importante initiative. L’objectif est de collaborer avec le groupe de travail international mis en place par le CCPE pour contribuer à l’élaboration de recommandations générales en la matière.

Comme l’a déclaré une survivante qui, avec ses sœurs, a été victime de ce crime : « La pornographie juvénile est un problème mal compris ou mal reconnu. Depuis notre petite enfance jusqu'à l'âge adulte, nous avons été exploitées tous les jours. Je dis bien TOUS les jours. Contre notre volonté. Nous avions parfois des sentiments d'impuissance et de désespoir et nous vivions dans la peur. Nous voulons que les autres victimes sachent qu'elles n'ont plus à vivre dans la peur ou à souffrir constamment de culpabilité et de honte. Il y a de l’espoir. Il y a plein de gens formidables qui s'efforcent jour après jour de nous protéger. ;»

Le Centre gère Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet, qui traite en moyenne 3 500 signalements par mois. Une vidéo d’animation a été produite pour illustrer la puissance de Projet Arachnid et le besoin urgent de briser le cycle des abus subis par les survivantes et survivants de ce crime odieux. Le rapport final et les recommandations de l’enquête auprès des survivantes et survivants seront dévoilés d’ici quelques mois. On peut consulter le rapport préliminaire à l’adresse www.protegeonsnosenfants.ca/arachnid.

  1. 1 Tous les résultats sont basés sur le rapport publié le 17 janvier 2017 sous le titre Enquête auprès des survivantes et survivants – Rapport préliminaire et doivent être interprétés à la lumière des explications et des limites exposées dans le rapport. Les pourcentages sont arrondis au nombre entier le plus près et pourraient être revus dans le rapport final. Comme les répondants n’étaient pas tenus de répondre à toutes les questions, les pourcentages ne sont pas tous basés sur 128 réponses.